Paraît-il que c’est cela être paysan-ne-s. Se lever à l’instant où les étoiles se couchent et ne fermer l’œil qu’une fois que la nature nocturne a pris la relève.
Mais à quoi peut bien ressembler une journée à la ferme de Bragat ?
A 7h lorsque je mets pieds à terre pour rejoindre les chèvres, généralement Augustin est déjà dans la cuisine. Le café coule à flots. J’aperçois Jeanne et Lucien déjà actifs dans la boulangerie. L’odeur de croissants m’aide à sortir de mes songes. « Salut Cerise ! » me lance Lucien.
Le temps pour moi d’ouvrir le poulailler et de saluer le soleil. Ensuite je file apporter de la luzerne à nos jolies caprines qui rumineront tranquillement en attendant l’heure de la traite.
À 8h.. et demi petit dej’ en famille, puis je file en chèvrerie soulager les mamelles de mes belles.
La traite est un lieu très stratégique pour voir la ferme s’éveiller. Durant la matinée j’y croiserai tous-tes ceux et celles qui n’ont pas encore pointé le bout de leur nez.
Selon la tradition en premier j’apercevrai Gaston qui monte à la grange faire ses étirements. Viendra ensuite Henry qui passera me demander si tout se déroule bien avec les chèvres. Il y a fort à parier qu’il prend déjà la direction d’un bout de parcelle, chargé de piquets et de fils pour clôturer. Suivi par Louya notre chienne de troupeau.
Il doit être aux alentours de 9h lorsque Mirtille et Roseline (notre Wwoofeuse en chef ) viennent me dire bonjour et me demander le lait pour nourrir les chevrettes et les nouvelles agnelles. On se raconte nos rêves, tout en saluant Théophile qui passe pour aller en fromagerie.
D’où je suis j’entends la musique entraînante d´Augustin . Celle-ci provient de l’atelier bois où il s’active aux côtés de Gaston qui bricole ses ruches.
Il est 11h lorsque la traite est finie, le matériel nettoyé et que les chèvres n’ont plus qu’une obsession en tête : sortir gambader et se gaver de vert sous le soleil éminent.
L’un-e d’entre nous les accompagnerons jusqu’à la mi-journée. C’est certainement le moment que je préfère.. être avec elles, faire partie du cheptel à la recherche de la plus appétente jeune pousse printanière. Que cela soit en plaine ou en forêt, à cet instant pour rien au monde je ne troquerai d’activité.
L’après-midi aura une allure moins routinière. Chaque semaine est unique. Aujourd’hui j’aurai des chances d’apercevoir Jeanne, Mirtille et Lucien au jardin. Ça plante, ça bêche, ça s’organise pour nous faire des plants hauts en formes et en couleurs pour cette belle saison qui s’annonce. Je devine Théophile passer le motoculteur. Henry doit être en pleine dépatouille administrative. Quant à Augustin je l’imagine faire une sieste (premier debout oblige..)
Plus qu’une ligne et je cours rejoindre Gaston auprès des abeilles qui butinent à tout va !
Avec toute notre amitié, par les airs parfumés de fleurs immaculées, nous vous envoyons de douces pensées !